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Libération
Consolation

Pour apaiser le malaise des armées, Macron passe à la caisse

En déplacement sur la base aérienne d'Istres, le Président s'est engagé à doper le budget des armées en 2018. Le ministère de la Défense devrait être le seul à voir ses crédits augmenter.
Emmanuel Macron et le Général François Lecointre, sur la base aérienne d'Istres, le 20 juillet. (Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP)
publié le 20 juillet 2017 à 16h20

Emmanuel Macron part à la reconquête des armées. Au lendemain de la démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, le Président s'est rendu ce jeudi sur la base aérienne 125 d'Istres, l'un des maillons de la dissuasion nucléaire, pour tenter d'apaiser le malaise des troupes depuis l'humiliation publique qu'il a infligée au très respecté haut gradé. Eclipsant une fois de plus sa ministre des Armées Florence Parly, et en présence du remplaçant de de Villiers, le général François Lecointre, le chef de l'Etat a assuré les soldats de son «respect», affirmant vouloir leur permettre «d'exercer leur mission dans les meilleures conditions». Et pour appuyer ses dires, il n'hésite pas à se changer en père Noël.

La disette budgétaire qui a déclenché la crise ouverte avec le général Pierre de Villiers semble avoir fait long feu. Plus exactement, Macron l'assure circonscrite à l'année en cours. Si, comme il l'a voulu, 850 millions de crédits devraient bien être supprimés aux armées en 2017, l'avenir, assure-t-il, va s'éclaircir. Le temps pour lui de réfléchir à la bonne «stratégie» de déploiement des forces : «C'est cela la clé de tout. Pas des chiffres qu'on égrène», insiste-t-il, minimisant de facto le violent différend qui l'a opposé au général démissionnaire. Après avoir renouvelé son audacieuse promesse de «porter le budget de la défense à 2 % du PIB en 2025», Macron précise ses intentions à beaucoup plus court terme. En 2018, promet-il, «le budget des armées sera porté à 34,2 milliards d'euros», soit une rallonge de 1,8 milliard d'euros dont 650 millions pour financer les opérations extérieures et 200 millions consacrés au renforcement de la protection des forces armées.

L'effort à venir est d'autant plus notable que Bercy a déjà fait savoir être à la recherche de 20 milliards d'euros d'économies en 2018… «Cette augmentation du budget de la défense dans une année où aucun autre budget ne sera augmenté est inédite», insiste Macron. Tellement «inédite», qu'elle ne devrait pas manquer d'être la source de tiraillements entre les autres ministères dépensiers et l'exécutif. Mais pour Macron, l'essentiel est ailleurs : c'est le prix à payer pour s'assurer un retour de la «confiance» des armées.