Vous rêvez de passer le week-end en compagnie d’Alain Juppé ? Rendez-vous à Arcachon les 2 et 3 septembre. Vous préférez Laurent Wauquiez ? Filez plutôt du côté de Lyon le 2 septembre, ou le 3 au mont Mézenc (Massif central). Et pour retrouver vos anciens compagnons fillonistes, ce sera cap à l’Ouest, à la Baule, toujours début septembre.
Bernard Accoyer a beau demander à ses troupes – comme ce matin sur France Inter – de ne partir «ni à droite» «ni à gauche» pour mieux se «rassembler», la rentrée des classes du parti Les Républicains se fera bien aux quatre coins de l'hexagone. Entre le 26 août et le 8 septembre, pas moins de six rassemblements seront organisés par les sections de jeunes du parti, chargées d'orchestrer les universités d'été. On notera que les «constructifs» boucleront la boucle les 6, 7 et 8 à Nice selon le JDD pendant que Valérie Précresse devrait, à la même période, lancer son nouveau mouvement Libres ! – Libre, c'était déjà le titre d'un ouvrage de Nicolas Sarkozy en 2001…
Langue de bois
Pour la direction du parti, hors de question de voir dans cette dispersion un symbole de division. «Ça fait depuis 2012 que cela s'organise comme ça. Cela permet de faire des économies tout en offrant la possibilité pour nos militants de se rassembler plus facilement», explique-t-on du côté du QG parisien. Voilà pour la version officielle, pas fausse mais parcellaire.
Pour la version dénuée de toute langue de bois, en revanche. «C'est dommage qu'on n'arrive pas à organiser un seul et unique grand rassemblement comme nous avons su le faire dans le passé. Là, on ne fait qu'alimenter le spectre de la division. Pour cette année, ça me paraît bien compliqué de réunir sur une même scène Laurent Wauquiez et Alain Juppé par exemple», glisse un dirigeant des Jeunes Républicains.
«Ateliers»
L’année dernière en pleine période de primaires, les cadors du parti, déjà, avaient eu du mal à partager l’affiche. Finalement, François Fillon, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou encore Bruno Lemaire s’étaient tous rendus à La Baule en évitant soigneusement de se croiser.
Mais pour cette année, «même si nous ne sommes pas forcément au même endroit, cela ne nous empêchera pas de travailler à la reconstruction du parti tous ensemble. Nous organiserons dans chaque lieu des ateliesr où chacun pourra faire le bilan et donner son avis sur la suite», rappelle malgré tout un permanent du parti. Un travail collectif donc, mais chacun dans son coin.
En attendant, les 250 000 militants et anciens adhérents LR sont invités, depuis mercredi, à remplir un formulaire en ligne de 27 questions intitulé « questionnaire de refondation », forme de droit d’inventaire de la défaite. Ils doivent déterminer si celle-ci est imputable au programme du candidat ou aux affaires de François Fillon.