Secrétaire général de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab), Guillaume Riou est agriculteur polyculteur éleveur dans les Deux-Sèvres et officie depuis 2008 en bio après avoir été précédemment en agriculture conventionnelle. Après la décision du nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, de geler les aides à la production de l'agriculture biologique, il déplore : «Le gouvernement de Macron fait clairement le choix de l'agrobusiness.» Alors que la décision a été prise de transférer 4,2 % du pilier I de la PAC (aides à l'hectare) vers le pilier II (aides aux secteurs de montagne, à l'installation et au bio), il craint que les sommes restant au bio soient très faibles : «Il n'y a pas de transparence là-dessus. Mais quand on sait qu'il y a besoin de 450 millions d'euros pour soutenir l'agriculture de montagne et des zones difficiles, il y a fort à parier qu'il n'y aura pas d'argent pour le soutien et le développement du bio», explique-t-il dans une période où le secteur progresse de 20 % par an, représente 5,7 % des surfaces agricoles françaises et où le pays, faute de production nationale suffisante, doit encore importer. Le secrétaire général de la Fnab souligne que «l'ancien ministre [Stéphane Le Foll, ndlr] avait eu la volonté de doubler le niveau d'aide à la bio. Il y avait un plan plutôt courageux, il faut le dire, auquel nous avons participé, nommé "Ambition 2017". Il faut avouer qu'il est aujourd'hui difficile de présager ce que Stéphane Travert nous réserve pour le futur en plus de ces décisions présentes».
Guillaume Riou : «L’Etat continue de soutenir cette agriculture industrialisée et dans le même temps propose un Grenelle de l’alimentation. C’est pour le moins contradictoire.»
par Philippe Brochen
publié le 28 juillet 2017 à 20h16
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