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Libération

Les Républicains rentrent en ordre dispersé

publié le 30 juillet 2017 à 20h06

Vous rêvez de passer le week-end en compagnie d’Alain Juppé ? Rendez-vous à Arcachon les 2 et 3 septembre. Vous préférez Laurent Wauquiez ? Filez à Lyon le 2 septembre, ou le 3 au mont Mézenc (Massif central). Et pour retrouver vos ex-compagnons fillonistes, cap à l’Ouest, à La Baule, toujours début septembre.

Bernard Accoyer a beau demander à ses troupes de ne partir «ni à droite» «ni à gauche» pour mieux se «rassembler», la rentrée des classes du parti Les Républicains se fera bien partout en France. Entre le 26 août et le 8 septembre, pas moins de six rassemblements seront ainsi organisés par les sections de jeunes du parti, chargées d'orchestrer les universités d'été. On notera que les «constructifs» fermeront le ban les 6, 7 et 8 à Nice, selon le JDD, pendant que Valérie Pécresse devrait, à la même période, lancer son nouveau mouvement, Libres - Libre était déjà le titre d'un ouvrage de Nicolas Sarkozy en 2001…

Pour la direction du parti de droite, hors de question de voir dans cette dispersion un symbole de division. «Ça fait depuis 2012 que cela s'organise comme ça. Cela permet de faire des économies tout en offrant la possibilité pour nos militants de se rassembler plus facilement», explique-t-on du côté du QG parisien. Voilà pour la version officielle, pas fausse mais parcellaire. Un dirigeant des Jeunes Républicains livre pour sa part une version sans langue de bois : «C'est dommage qu'on n'arrive pas à organiser un seul et unique grand rassemblement comme nous avons su le faire dans le passé. Là, on ne fait qu'alimenter le spectre de la division. Pour cette année, ça me paraît bien compliqué de réunir sur une même scène Laurent Wauquiez et Alain Juppé, par exemple.»

L’an dernier, en pleine période de primaire, les cadors du parti, déjà, avaient eu du mal à partager l’affiche. Finalement, Fillon, Juppé, Sarkozy ou Le Maire s’étaient tous rendus à La Baule, en évitant soigneusement de se croiser.

Cette année, «même si nous ne sommes pas forcément au même endroit, cela ne nous empêchera pas de travailler à la reconstruction du parti tous ensemble. Nous organiserons dans chaque lieu des ateliers où chacun pourra faire le bilan et donner son avis sur la suite», rappelle malgré tout un permanent LR. Un travail collectif, donc, chacun dans son coin…

Les 250 000 militants et anciens adhérents LR, en attendant, sont invités à remplir un formulaire en ligne de 27 questions intitulé «Questionnaire de la refondation», sorte de droit d’inventaire de la défaite à la présidentielle. Ils doivent déterminer si celle-ci est imputable au programme du candidat Fillon ou aux affaires Fillon.