Mélodrame marseillais. En octobre 2016, des fouilles sont commandées à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur le chantier d'un immeuble. Une construction menée par Vinci, boulevard de la Corderie, dans le VIIe arrondissement de la ville, sa zone de peuplement historique. L'équipe de l'Inrap met au jour des carrières d'extraction de calcaire, datant du Ve siècle avant notre ère. Aussitôt, les riverains, déjà opposés au projet d'immeuble, s'en saisissent pour réclamer une sanctuarisation de ces vestiges grecs. Fin juillet, le ministère de la Culture propose un compromis. Les 635 m² «les plus remarquables» des 6 500 que compte la zone seront gardés et mis en valeur. Mercredi, l'apparition d'une pelleteuse sur le chantier provoque un tollé. Une pétition adressée au maire a déjà reçu 10 000 signatures. Le député Mélenchon crie à la parole non tenue. Vinci interrompt ses travaux, «pour apaiser tout le monde». Mais les opposants jurent de multiplier les recours.
Photo B. Langlois. afp