«Efficacité et générosité.» Tel est l'oxymore choisi par Gérard Collomb pour résumer la politique migratoire du gouvernement. Dans une interview au JDD, le ministre de l'Intérieur tente de résoudre cette contradiction en faisant la distinction entre les réfugiés politiques qui sont les bienvenus et les migrants économiques à reconduire à la frontière avec plus «d'efficacité», c'est-à-dire de fermeté. «Si on ne fait pas la distinction entre le droit d'asile et les autres motifs, ce sera le droit d'asile qui sera remis en question» assure l'ex-maire PS de Lyon, invoquant des «enquêtes d'opinion qui montrent une réticence de plus en plus grande» des Français. Il s'agit donc, selon le ministre, «d'accueillir mais aussi d'organiser les retours», notamment «de gens qui viennent d'Albanie, sans visa» et occupent, s'indigne-t-il, «20 % des places des centres d'accueil».
Collomb confirme l'ouverture de deux nouveaux centres de «3 500 places en 2018» mais «loin de Calais et Dunkerque». Façon de tenir compte de «la profonde angoisse ressentie par les habitants» de la région, selon lui. De ne pas trop déjuger lui qui avait affirmé fin juin qu'il n'y aurait pas de centre d'accueil d'urgence à Calais. Tout en respectant l'injonction du président Macron qui ne veut plus voir un migrant «dans les rues et dans les bois» et celle du Conseil d'Etat qui, après le défenseur des droits, a dénoncé le traitement indigne réservé aux réfugiés par les autorités.