Au lendemain de l'attaque d'une patrouille de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret, les motifs précis de l'assaillant restent nébuleux. Le principal suspect est toujours hospitalisé au CHU de Lille et son état de santé ne permet pas encore aux services enquêteurs de l'entendre. Hamou B., âgé de 36 ans, a été blessé de cinq balles lors de son interpellation «musclée». Alors qu'il faisait route vers le nord, les Brigades de recherche et d'intervention de Rouen et Lille l'ont intercepté mercredi à la mi-journée entre Boulogne-sur-Mer et Calais.
Le directeur de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), Frédéric Doidy, a détaillé le déroulement de cette interpellation sur BFMTV. Selon lui, les policiers ont pris en filature le suspect qui passait des routes départementales aux voies rapides. Il était sur l'A16 lorsque les hommes de la BRI ont décidé de le stopper «en provoquant un bouchon» : «On dépasse le véhicule, on ralentit sa vitesse pour que la voiture s'arrête […] L'hypothèse d'école n'a pas pu se réaliser dans des conditions idéales hier, le malfaiteur a essayé de forcer le passage. Il a percuté un véhicule. Il a essayé de percuter les fonctionnaires de police qui étaient à pied. Il a fait mine de récupérer ce qu'on pouvait penser être une arme à ce moment-là.»
Des éléments saisis en cours d’exploitation
Les fonctionnaires ont alors ouvert le feu, blessant grièvement le suspect. Un policier aurait aussi été atteint à la jambe par un tir des forces de l'ordre. La garde à vue du suspect a dû être rapidement levée après son interpellation. Faute de déclarations de sa part, l'enquête progresse à petits pas. «Il apparaît plutôt solitaire à ce stade» confie prudemment une source proche de l'enquête. Les perquisitions menées mercredi après-midi, notamment à son domicile de Bezons (Val d'Oise), sont en cours d'exploitation. «Rien de significatif n'a été trouvé pour le moment» poursuit notre source : aucune allégeance ni texte de revendication. Des éléments saisis sont en cours d'exploitation.
Le parquet de Paris a ouvert dès mercredi une enquête pour «tentative d'assassinats sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste». La qualification terroriste est justifiée, entre autres, au choix de la cible et au caractère manifestement prémédité, justifie le parquet de Paris. Le suspect est inconnu des services spécialisés. Hamou B., de nationalité algérienne, vivait en France avec une carte de résident valide. Il travaillait comme chauffeur VTC. L'état de santé des 6 militaires qu'il est soupçonné d'avoir renversé est stabilisé. Contacté, le ministère des Armées indique simplement que «leur état ne suscite pas d'inquiétude».