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Libération
Verrues sur mer

En Corse, un rassemblement pour la démolition des villas de Pierre Ferracci

Les manifestants protestent contre la décision du tribunal de Bastia d'épargner les constructions et demandent leur démolition, le 13 août 2017. (Photo Pascal Pochard-Casabianca. AFP)
par AFP
publié le 13 août 2017 à 14h40
(mis à jour le 13 août 2017 à 18h07)

Environ 150 personnes se sont rassemblées dimanche devant les deux villas construites sur le site protégé de la plage de Rondinara, près de Bonifacio (Corse-du-Sud), par Pierre Ferracci. Le PDG du groupe Alpha avait été condamné à un million d’euros d’amende pour avoir fait construire ces deux bâtisses dans l’illégalité, dans une zone inconstructible.

Les personnes rassemblées ont emprunté une piste pendant une trentaine de minutes pour arriver à apercevoir les deux villas. «Le préfet, le procureur, le tribunal, l'opinion ont déclaré illégales ces constructions, pourtant elles sont encore là […], comme une injure à tous les Corses, a déclaré Maxime Susini, membre de l'association de défense de l'environnement U Levante. Ces constructions doivent disparaître afin que le site soit remis dans son état originel. Pour cela, nous demandons que M. Ferracci soit exempté du paiement de l'amende d'un million d'euros. Nous n'en faisons pas une question d'argent», a-t-il ajouté, précisant que le rassemblement s'effectuait à l'appel du seul «Collectif pour le respect de la loi et la démolition des villas d'A Rondinara».

Le 5 juillet, la cour d'appel de Bastia a confirmé une condamnation, à l'encontre de la société Tour de Sponsaglia, dont est gérant Pierre Ferracci, par ailleurs président du Paris Football Club et proche d'Emmanuel Macron. Il a été reconnu cou­pable d'avoir construit ces deux villas hors permis de construire. Mais la justice n'a pas ordonné la démolition des deux bâtisses, au grand dam des associations qui ont saisi la Cour de cassation. Après un autre rassemblement demandant la démolition des villas, fin juillet à Vizzavona (Haute-Corse), Pierre Ferracci avait déclaré ne pas comprendre «cet acharnement». «J'ai reconnu avoir modifié un permis, qui était totalement ­légal, et j'ai été condamné à une lourde peine d'amende, d'un million d'euros, que je n'ai pas contestée», avait-il précisé.