Ils étaient près de 2 000 l’année dernière pour venir acclamer leur champion, Nicolas Sarkozy. Ils étaient moins de 400, samedi, pour venir voir Xavier Bertrand, Eric Woerth et Daniel Fasquelle, et seulement une centaine à écouter Valérie Pécresse dimanche. Les tables rondes sur la refondation du parti ont beau s’être succédé, il y avait plus de monde sur le boulodrome et le terrain de cricket adjacents que dans l’assistance.
Il faut dire qu'aucun des barons de la droite n'avait fait le déplacement. Tous les candidats de la primaire étaient aux abonnés absents. Pas de Bernard Accoyer (secrétaire général actuel de LR), ni de Christian Jacob (patron du groupe LR au Parlement) ou de François Baroin (chef de file pendant les législatives) dans les parages. Pas plus de signes des constructifs. Nadine Morano, Eric Ciotti, Christian Estrosi ou encore Laurent Wauquiez ont également boudé l'événement. Antoine Sillani, l'organisateur et responsable des Jeunes Républicains dans le Nord, a beau évoquer «des problèmes d'agenda», les autres années, l'université d'été du Touquet parvenait à réunir bien plus de personnalités.
Les élus présents sont néanmoins de tous les courants : juppéiste, filloniste, sarkozyste… «Ce n'est pas un campus d'écurie présidentiel», précise Antoine Sillani. Mais le fan-club de Nicolas Sarkozy semble bel et bien présent. La simple évocation du nom de l'ancien chef de l'État suffit à provoquer un tonnerre d'applaudissement dans la salle. En attendant, l'épineuse question des primaires continue de diviser. «C'est un piège à con», s'exclame une adhérente.
Course pour la présidence du parti
Mais les militants entendent bien tirer un trait sur le passé. Une poignée d'entre eux porte des tee-shirts affichant : «Sauvons la droite : je soutiens Fasquelle». La course pour la présidence du parti semble bien lancée. Ils sont pour l'instant deux candidats officiellement déclarés : Laurence Sailliet et Daniel Fasquelle. Mais il est de notoriété publique que Laurent Wauquiez et Florence Portelli vont se présenter dans les prochains jours. D'autres pourraient suivre après les sénatoriales. C'est le cas de Roger Karoutchi, Bruno Retailleau, Virginie Calmels ou encore Maël de Calan.
De fait, la course pour la présidentielle de 2022 semble déjà lancée. Dans les discours, on parle de stratégie électorale : comment reconquérir les jeunes, les ouvriers et les fonctionnaires. Mais chacun commence déjà à avancer ses pions. Xavier Bertrand a ainsi développé ses idées dans une mise en scène très soignée samedi soir. Après Bordeaux samedi, Valérie Pécresse, elle, est venue parler de son mouvement politique «Libres !», qui sera lancé à Argenteuil, le 10 septembre. Une rentrée LR en forme de foire aux candidats.