Dominique Marmier est président de Familles rurales, une association laïque et pluraliste de défense et de représentation des familles. Reconnue d’utilité publique, elle fédère plus de 2 000 associations dans toute la France.
Quel va être l’impact de la disparition d’une partie des emplois aidés sur votre association ?
Comme l’Etat se désengage des territoires ruraux au niveau des services publics, les associations locales s’organisent pour pallier cela, et nous, nous gérons beaucoup de services dans ces territoires. Pour organiser ces services, rien que pour la fédération de la Manche par exemple, qui compte 120 salariés, il y a 24 emplois aidés, soit 20 % des salariés. Cela aura donc une incidence terrible sur son fonctionnement. Et cela va encore plus nous fragiliser dans les années à venir.
Concernant la rentrée scolaire, à quoi peut-on s’attendre ?
Il y a eu d’abord la réforme des rythmes scolaires et pas mal de mairies reviennent dessus, ce qui fait que nous devons licencier du personnel, cela a un coût financier. Beaucoup d’associations nous demandent où on va. Je vois mal comment les collectivités pourraient se désengager pour cette année, elles seront obligées d’assurer le service. Les familles comptent sur nous. Mais dans pas mal d’endroits, on songe à abandonner tous ces services…
Vos associations permettent aussi de renforcer le lien social…
Bien sûr. On fait de l'animation de toute sorte, culturelle, théâtrale, sportive… Les associations, qui ont de petits moyens, embauchent des animateurs pour cela. Ces contrats donnaient une chance à des jeunes de trouver du travail dans des territoires ruraux, ce qui n'est pas simple. Ça leur permettait d'intégrer la vie active, d'avoir un rôle dans la société, d'avoir un début de carnet d'adresses et de prendre confiance en eux. D'ailleurs, ce que dit le Premier ministre [selon Edouard Philippe, seulement 25 % des contrats aidés débouchent sur des embauches, ndlr] est faux. Bref, ces associations animent le territoire. Macron dans sa campagne avait insisté sur la défense des territoires ruraux, mais tout s'enchaîne : baisse des dotations, suppression d'une partie des emplois aidés…