Défilé de berlines, mardi, sur le parking de HEC. Comme chaque année, l’école située à Jouy-en-Josas (Yvelines) accueille l’université d’été du Medef. Une foule d’hommes d’affaires rejoignent avec hâte le chapiteau principal, où Pierre Gattaz doit s’exprimer. Ni le Président ni le Premier ministre n’ont prévu de faire le déplacement, mais onze membres du gouvernement ont été envoyés pour faire les yeux doux aux grands patrons. Qui ont retrouvé le moral. La croissance est (un peu) revenue, et surtout le quinquennat d’Emmanuel Macron se présente sous de très bons auspices.
Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a exhorté mardi le chef de l'Etat à aller «jusqu'au bout» de ses réformes, estimant que ses ordonnances sur le droit du travail et ses mesures fiscales seraient les principaux «curseurs» du quinquennat. «Si nous ne changeons pas de modèle, nous n'y arriverons pas», a mis en garde le patron des patrons. «On est au pied du mur. C'est extrêmement important que la main» du gouvernement «ne tremble pas», a dit Gattaz devant des journalistes, quelques minutes plus tard. Un avis partagé par Patrick Coquelet, PDG de Polytechs, une PME de 140 salariés spécialisée dans la transformation de matériaux plastiques. «Si on n'agit pas maintenant pour permettre aux entreprises françaises d'être plus compétitives, ça sera trop tard : on va laisser passer le train.» Mais la confiance domine : «Macron a une bonne approche des dossiers. Même si ces dernières semaines, il y a eu quelques maladresses, il a fait énormément de progrès pour la France», lâche Alain Dupouy, membre du Medef international. Michel Pierchon, avocat et membre du Medef à Montpellier, a juste une crainte : «Que Macron soit uniquement fidèle aux grandes entreprises et à la finance. [Car] il n'a jamais bossé pour une petite entreprise.» Avant d'ajouter, «tout le monde a été ébloui par Macron et tout le monde veut y croire. Si ça pouvait marcher, ce serait bien.»