Avec Emmanuelle Ménard, il fallait lever un doute. Quand on est députée de l’Hérault, et que son mari est le médiatique maire de Béziers, pourquoi accepter un portrait dans Libé ? Notre ligne éditoriale n’est pas vraiment la même que celle du site Boulevard Voltaire, qu’elle dirigeait jusqu’à présent avec Robert Ménard (elle a démissionné le 21 juin, mais y donne encore des interviews). Nos idées diffèrent aussi : proche de la Manif pour tous, elle est contre le mariage homo. Fervente catholique - mais «pas intégriste» (elle le répète tout le temps) - elle est pote avec le vicaire de l’Opus Dei en France. Ancienne juriste à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), elle penche maintenant du côté des antimigrants.
Dans son brûlot Vive Le Pen ! (2011), Emmanuelle Ménard attaque le «monde de la presse» qui ne débat qu'avec «des gens fréquentables» et fustige la «censure des bien-pensants». Dans le fond, on se demande si la politique ne se serait pas sentie obligée d'accepter cet entretien, coincée dans une posture qui lui interdisait de refuser. Sa réponse nous éclaire : «Pourquoi pas ? J'ai toujours l'espoir de convaincre. Quand les gens disent qu'ils aiment le débat mais qu'ils n'acceptent de débattre qu'avec ceux avec lesquels ils sont d'accord, c'est facile. Vous rencontrer rejoint ma conception de la liberté d'expression.»
Disparu en 2012, Médias, son ancien magazine sur le