Menu
Libération
Droit de suite

La justice veut mettre l’ex-chef des «stups» François Thierry sur la touche

Mis en examen le 24 août pour «pour complicité de trafic de stupéfiants», le commissaire continue d’occuper des fonctions à la Sous-direction antiterroriste. Un poste incompatible au regard de ses manquements déontologiques, estime la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault.
François Thierry, à Nanterre (Hauts-de-Seine), en décembre 2012. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 30 août 2017 à 17h07
(mis à jour le 30 août 2017 à 17h36)

C’est une procédure relativement rare. Selon le Monde, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a engagé ce mercredi une «procédure disciplinaire de retrait d’habilitation d’officier de police judiciaire» à l’encontre de l’ex-patron des stups François Thierry. Ce dernier a été mis en examen le 24 août par les juges Thouvenot et Sommerer dans l’affaire des sept tonnes de résine de cannabis saisies le 17 octobre 2015 boulevard Exelmans, à Paris. Le commissaire Thierry est soupçonné d’avoir favorisé l’entrée d’importantes quantités de drogue en France, en masquant à l’autorité judiciaire le rôle central de son indic de toujours, Sofiane H.

Graves manquements déontologiques

Dans ses réquisitions, le parquet souhaitait que la mise en examen de l’ex-taulier de l’office des stups (OCRTIS) soit assortie d’un contrôle judiciaire l’interdisant de poursuivre ses activités de PJ. Mais les deux magistrats instructeurs l’ont laissé libre sans le moindre contrôle judiciaire. Rien n’empêche donc François Thierry de continuer à exercer les fonctions qu’il occupe depuis le printemps 2016 à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire.

Toutefois, Catherine Champrenault ne l'entend pas de cette oreille. La SDAT étant un service de PJ, la magistrate estime qu'il est difficile d'y maintenir le commissaire en raison des graves manquements déontologiques auxquels il se serait adonné. Ce sont ces griefs qui lui ont été notifiés ce mercredi. Selon le Monde, François Thierry «devrait être reçu, dans cette procédure contradictoire, par la procureure générale dans la seconde quinzaine de septembre». Catherine Champrenault statuera ensuite seule. Un recours sera néanmoins possible devant la Cour de cassation.