C'est une procédure relativement rare. Selon le Monde, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a engagé mercredi une «procédure disciplinaire de retrait d'habilitation d'officier de police judiciaire» à l'encontre de l'ancien patron des stups François Thierry. Ce dernier a été mis en examen jeudi dernier par les juges Thouvenot et Sommerer dans l'affaire des 7 tonnes de résine de cannabis saisies en octobre 2015 à Paris. Le commissaire Thierry est soupçonné d'avoir favorisé l'entrée d'importantes quantités de drogue en France en masquant à l'autorité judiciaire le rôle central de son indic de toujours, Sofiane H.
Dans ses réquisitions, le parquet souhaitait que la mise en examen de l’ex-taulier de l’office des stups soit assortie d’un contrôle judiciaire l’interdisant de poursuivre ses activités de PJ. Mais les deux magistrats instructeurs l’ont laissé libre sans le moindre contrôle judiciaire. Rien n’empêche donc François Thierry de continuer à exercer les fonctions qu’il occupe depuis le printemps 2016 à la Sous-Direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire.
Toutefois, Champrenault ne l’entend pas de cette oreille. La Sdat étant un service de PJ, la magistrate estime qu’il est difficile d’y maintenir le commissaire en raison des graves manquements déontologiques auxquels il se serait adonné. Ce sont ces griefs qui lui ont été notifiés mercredi.
Selon le Monde, Thierry «devrait être reçu, dans cette procédure contradictoire, par la procureure générale dans la seconde quinzaine de septembre». Catherine Champrenault statuera ensuite seule. Un recours sera néanmoins possible devant la Cour de cassation.