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Santé

Tiers payant «généralisable» : un système «gagnant-gagnant» pour Agnès Buzyn

La ministre de la Santé a insisté sur la nécessité du tiers payant généralisable et non obligatoire, prévu courant 2018, tout en soulignant l'importance d'un système égalitaire.
Agnès Buzyn à Paris, le 5 juillet 2017 (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 31 août 2017 à 12h32

Alors le tiers payant, c’est pour quand, et pour qui ? Dans ce jeu de dupes qui se joue depuis quelques semaines entre la ministre de la Santé et les syndicats des médecins libéraux, chacun joue avec subtilité sur les mots.

Agnès Buzyn, comme d'ailleurs Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, a toujours dit qu'elle était contre l'obligation de dispense des frais qu'est le tiers payant. Mais pour le reste, c'est clair, la ministre est une partisane : «Je suis pour le tiers payant, c'est une mesure de justice et d'accès aux soins, car un certain nombre de personnes sont en difficulté, nous disait-elle ainsi en juillet. Mais voilà, je ne l'aurais pas fait comme cela. Il y a un enjeu d'égalité. Tel qu'il a été proposé, il ne fonctionnera pas. D'où cette mise à plat que j'ai demandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Je n'ai jamais dit qu'il était suspendu.»

Dispositif simple

Ce jeudi matin, sur CNews, Agnès Buzyn n'a pas dit autre chose, insistant simplement sur un nouveau terme : «Le mot, c'est généralisable, a-t-elle argumenté. Le tiers payant ne sera pas enterré. Il va se développer, dès qu'il fonctionnera. Aujourd'hui il y a une étude en cours pour voir comment, en pratique, nous pouvons faire fonctionner cet outil qui ne fonctionne pas.» Précisant encore : «Il sera mis en œuvre dans le courant de l'année 2018. Il faut que ce soit un système gagnant-gagnant, pour les assurés et les médecins. Il n'est pas possible que 15% des Français qui sont en dessous du seuil de pauvreté renoncent à se faire soigner. Et nous ne pouvons pas demander aux médecins de s'inscrire dans un dispositif où ils passent une journée par semaine à faire des papiers.»

Vous avez bien compris, en 2018 le tiers payant existera donc, il sera généralisable – tout médecin pourra le proposer –, mais pas obligatoire, contrairement à ce que prévoyait la loi de Marisol Touraine à partir du 1er janvier 2018. Ce dispositif à la carte va-t-il pour autant convenir aux vocabulaires des syndicats de médecins ? Certains, comme MG France, étant opposés simplement à l'obligation, d'autres au principe même. Le rapport de l'Igas sera déterminant, car il doit trouver une solution simple, peu chronophage pour les médecins et satisfaisante pour les centaines de mutuelles. En attendant, le tiers payant est déjà en place pour les femmes enceintes et les patients atteints d'une maladie longue durée. En somme, on ne voit plus trop bien la différence entre «généralisable» et «généralisé»…