Ce vendredi, c'est jour de prérentrée pour les enseignants. Pourtant, ceux du lycée Fénelon, un établissement d'ordinaire sans problème situé dans le chic VIe arrondissement de Paris, ont décidé de la boycotter afin de protester contre le maintien à son poste de leur proviseure, Véronique Redini, ont-ils fait savoir à Libération. Réunis en assemblée générale, 83 membres du personnel du lycée ont décidé, à 77 voix pour et 6 abstentions, de ne pas assurer la rentrée de lundi. S'ils seront bien présents dans l'établissement, qu'ils entendent occuper, ils ne devraient pas faire cours aux 1 100 lycéens et étudiants de classe préparatoire, ni assurer leurs missions habituelles.
Ils mettent en cause la proviseure, qu'ils accusent de faire dysfonctionner l'établissement et d'être responsable d'un «climat délétère». «Nous, on est en souffrance, rapporte Dominique Pullman, professeur d'anglais en classe préparatoire. C'est des tas de petits problèmes, modifier un arrêté de nomination elle ne sait pas faire, les heures supplémentaires sont payées en retard… Les rapports qu'elle a avec les élèves sont inexistants. L'année dernière, au retour des vacances de Pâques, on a discuté deux heures avec elle mais c'était un dialogue de sourds, elle ne veut rien entendre.»
«Point de non-retour»
«Le problème c'est qu'on est arrivé à un point de non-retour. On ne peut travailler avec quelqu'un qui n'entend pas et qui dit un certain nombre de contrevérités», renchérit Louisette Battais, professeur d'histoire-géographie dans l'établissement. Pire, selon ces professeurs, la proviseure aurait harcelé psychologiquement son secrétaire, qui a depuis changé de poste. Selon une source proche du dossier, il a déposé plainte au printemps dernier.
Contactés par Libération, les représentants des parents d'élèves, tant la FCPE que la PEEP, n'ont pas retourné nos appels. Le ministère de l'Education nationale renvoie quant à lui vers le rectorat de Paris, qui ne souhaite pas s'exprimer. La proviseure, elle, reste pour l'heure injoignable. Des inspecteurs généraux ont été dépêchés sur place, et devraient rendre leurs conclusions sous peu.