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Libération

Hamon marchera au côté de Mélenchon contre la réforme du code du travail

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publié le 7 septembre 2017 à 20h36

Les divisons s’effacent lentement : à quelques jours des manifestations pour s’opposer aux ordonnances réformant le code du travail, une partie de l’opposition reprend langue. Mercredi, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a rencontré les députés de La France insoumise. Les différends subsistent mais l’ambiance s’est réchauffée : chacun reste dans son couloir et évite de donner des coups de pied sous la table à son copain. Jeudi, c’est Benoît Hamon qui a pris la parole. Sur Europe 1, l’ancien candidat à la présidentielle a confirmé sa présence à la manifestation organisée par les syndicats, le 12 septembre, et à celle de La France insoumise, onze jours plus tard.

Dans la foulée, tous les députés insoumis ont salué ce choix sur les réseaux sociaux. Quatre mois après la présidentielle et le débat qui a rythmé la campagne, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon seront côte à côte dans le cortège. Trop tard, pour certains. Pour d'autres, l'avenir est encore devant eux. La présence de Benoît Hamon le 23 septembre ne signifie toutefois pas alliance. Le fondateur du mouvement M1717 estime que la discussion avec Mélenchon est nécessaire. «Ne pas dialoguer avec lui ou ne pas considérer le poids politique qui est le sien serait une erreur», argumente-t-il. Mais il garde ses distances avec La France insoumise, notamment sur la stratégie et le choix des mots. Mélenchon parle de «coup d'Etat social» alors que Hamon demande un «nouveau contrat social».

La présence de Hamon à la marche des insoumis fait jaser dans les couloirs de Solférino. Plusieurs dirigeants ne comprennent ses choix qu'à moitié. Ils estiment que son départ du PS était précipité. Et qu'il tombe une nouvelle fois dans la gueule du loup. Un membre de la direction souffle : «Déjà, durant la présidentielle, il s'est tiré une balle dans le pied en signant un pacte de non-agression avec Mélenchon et aujourd'hui il recommence en participant à sa marche.» Hamon ne répond pas aux commentaires. En privé, il s'étonne de l'absence du PS dans les manifestations. «Une faute», selon lui. Les socialistes prévoient «des rassemblements devant les préfectures» et la distribution de «millions de tracts» pour s'opposer aux ordonnances. Et lorsqu'on interroge l'«ex»-socialiste sur le futur et sa place entre Mélenchon et Macron, il répond : «Je laisse ça à ceux qui veulent occuper l'espace, moi ce qui m'intéresse, c'est de reconstruire des dynamiques politiques.»