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Libération

Un proche de Macron revient sur la campagne du «marcheur»

publié le 7 septembre 2017 à 20h36

L'auteur Philippe Besson a suivi en coulisses la campagne du candidat d'En marche. Dans Un personnage de roman, l'écrivain - et ami des Macron - en rapporte quelques anecdotes, ainsi que ses échanges avec le futur président et son entourage.

Publiées jeudi dans l'Obs, les bonnes feuilles du livre confirment ce que les premiers mois de quinquennat avaient suggéré. Emmanuel Macron a beau être entouré et conseillé, lui et lui seul décide. Comme le président d'aujourd'hui, le candidat d'hier ne cesse de se raconter, d'analyser et justifier ses choix en puisant dans le passé. Pour évoquer ses équipes, plus ou moins renouvelées, il pense ainsi à Napoléon : «Même Napoléon à côté de ses jeunes maréchaux d'Empire est allé piocher dans l'Ancien Régime.»

Le livre révèle également quelques instants plus surprenants. Comme ce moment où, en décembre 2016, «Jupiter» se serait ému du renoncement de François Hollande. Philippe Besson écrit : «Son regard est vitreux. L'homme est ébranlé, […] sa réaction est affective. Il pense à l'homme qui renonce, celui qu'il connaît si bien pour l'avoir fréquenté au plus près pendant quatre ans. Il salue sa dignité, sa lucidité, son courage, mais devine, mieux que d'autres peut-être, sa blessure intime, la mortification née d'une telle abdication.» Pourtant, à son sujet, il disait plus tôt : «Il devrait renoncer à se présenter. Pour lui. Pour le pays.»

Lorsque Brigitte Macron réalise la probable victoire de son mari, elle prend peur : «Avec tous ces sondages, je comprends que ça devient possible, et ça me fiche la trouille. Si ça arrive : est-ce que je saurais faire ?» On notera que le personnel politique n'est pas épargné. Alain Juppé ? «Il appartient au vieux système.» François Fillon ? «Un apparatchik» et «un bourgeois de province du XIXe siècle». Quant à Manuel Valls, il «ne croit pas en sa sincérité». Dans le seul chapitre où Emmanuel Macron est désormais président, le chef de l'Etat finit par se ranger derrière ce que tous ses prédécesseurs ont déjà évoqué : «C'est avec les proches que tu es le plus dur. Il y a une part d'injustice dans les choix, qu'il faut assumer. […] La fonction isole.»