«L'Italie n'a pas changé d'idée» et réclame toujours 51 % des chantiers de Saint-Nazaire. Avant la visite lundi du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, son homologue italien, Pier Carlo Padoan, a réaffirmé que Rome n'entendait pas accepter sans réagir la nationalisation de STX France, décidée unilatéralement par Emmanuel Macron.
En juillet, le nouveau président français avait exercé un droit de préemption sur le capital de STX au nom de la défense de l'emploi et des intérêts militaro-industriels du pays. Mais la nationalisation «temporaire» avait suscité la colère de l'autre côté des Alpes. La rupture de l'accord du 12 avril, signé après de longues négociations sous la houlette de François Hollande et qui accordait 51 % de STX au constructeur italien de Trieste Fincantieri, a été vécue comme «une gifle française» et une trahison des engagements européens du président de la République.
Depuis, du côté français, on continue d’assurer que Fincantieri est un partenaire bienvenu dans le capital de STX, mais pas en position majoritaire. Inacceptable, répondent les Italiens qui, plus que sur des recours en justice, misent sur le fait que du point de vue industriel, STX aura du mal à trouver meilleur partenaire que Fincantieri. Une manière de dire que dans la non-résolution du contentieux, STX a peut-être plus à perdre que Fincantieri - qui regarderait notamment de plus en plus vers l’Asie.
Pour tenter de déminer le terrain avec l'Italie, Bruno Le Maire s'était déjà rendu à Rome le 1er août. Et sa deuxième visite ce lundi devrait avoir pour objet «d'essayer de trouver un compromis».
L’objectif affiché est de trouver un arrangement avant le sommet franco-italien, prévu à Lyon le 27 septembre. Paris aurait avancé l’idée de faire entrer, dans un accord plus large, le colosse français Naval Group (ex-DCNS) - contrôlé par l’Etat et qui collabore régulièrement avec Fincantieri dans le cadre de programmes militaires. Il s’agirait de constituer un grand pôle naval, civil et militaire entre la France et l’Italie.