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Libération

Fête de l’Huma : bras de fer PC-Mélenchon

publié le 17 septembre 2017 à 20h46

Samedi matin, à tous les carrefours, on entend les mots «combat», «lutte» et «convergence». C'est la rengaine de cette Fête de l'Huma. Jusqu'à ce que Pierre Laurent prenne la parole sur le stand du Parti communiste français devant ses invités. Cette année, au premier rang, on retrouve des socialistes (Anne Hidalgo) des écolos (David Cormand) des députés de La France insoumise (Alexis Corbière, Adrien Quatennens et Eric Coquerel), mais pas leur leader, en déplacement à la Réunion. Le chef des communistes salue en revanche la présence de Benoît Hamon. Il parle beaucoup. Ce n'est pas nouveau. Mais cette fois, son discours fait réagir. Lorsqu'il dit - au sujet de Jean-Luc Mélenchon -, «il est absent mais le peuple est présent», Alexis Corbière change de tête. La bonne humeur s'envole. Au fil des mots, Pierre Laurent égratigne la stratégie de Mélenchon, notamment son refus de dialoguer avec les autres familles «progressistes». Il dénonce les «sirènes du dégagisme». Les députés de La France insoumise n'écoutent plus. Ils sont ailleurs. Le nez sur leur téléphone. Ils communiquent entre eux. Préparent leur riposte. Pierre Laurent est encore sur scène et les élus insoumis répliquent sur les réseaux sociaux. «Comme en 2012, la direction du Parti communiste passe la Fête de l'Huma à taper sur son candidat à la présidentielle. Entre les deux, Jean-Luc Mélenchon a doublé ses voix», tweete Eric Coquerel. «C'est inexact, Eric, c'est outrancier. C'est nul», réplique le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles. On assiste à une guéguerre par écrans interposés. Le tout alors qu'ils sont les uns en face des autres. L'esprit de convergence du début de journée est loin. Ni Pierre Laurent ni David Cormand n'iront à la marche anti-Macron de Jean-Luc Mélenchon du 23 septembre. Benoît Hamon, lui, sera présent, car il veut saisir toutes les occasions de «travailler avec tout le monde». «Les communistes sont toujours mes amis, ce n'est pas un sujet pour moi», a assuré Mélenchon dimanche. Avant de fustiger «une direction communiste en perdition».