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Libération
Récit

EuropaCity : nouveau look pour une nouvelle ville

publié le 27 septembre 2017 à 20h46

Les responsables du projet EuropaCity avaient prévu, mercredi matin, une conférence de presse au siège d'Alliages et Territoires, la filiale du groupe Auchan qui en est chargée. Dès potron-minet, une douzaine d'opposants à ce mégacentre commercial campaient en bas de l'immeuble. Le futur EuropaCity, vaste mélange de magasins, d'hôtels, de lieux de spectacles et de loisirs entre Le Bourget et l'aéroport Charles-de-Gaulle, vient de traverser un rude mois de septembre. L'avis défavorable du commissaire enquêteur sur la révision du plan local d'urbanisme de Gonesse (Val-d'Oise) a donné du grain à moudre aux adversaires. Et la publication de résultats négatifs pour Auchan a nourri les doutes sur le modèle économique.

Alliages et Territoires réplique donc un projet architectural remanié de la cave au grenier. La sorte de soucoupe volante de 80 hectares dessinée initialement par le talentueux Danois Bjarke Ingels est désormais éclatée façon puzzle. «Nous avons travaillé à quelque chose qui ressemble vraiment à un quartier, avec des rues. Vous pouvez entrer de partout», s'enthousiasme Matteo Parino, directeur des opérations. Un quartier ? «C'est un quartier parce qu'il sera maillé avec son environnement, parce qu'il sera vivant avec des activités festives. Cet espace urbain, croyez-moi, les habitants l'attendent», dit Benoît Chang, le directeur général.

Les habitants attendent peut-être EuropaCity mais ses concepteurs attendent surtout 30 millions de visiteurs. Promeneurs, acheteurs, clients des hôtels, congressistes ? Pour quel panier moyen ? Quelles recettes ? Mystère.

Sur le modèle économique de l'opération, Benoît Chang ne dit rien. Combien de boutiques ? «La question n'a pas de sens . Un lieu qui attirera 30 millions de visiteurs, croyez-moi, les commerçants viendront frapper à sa porte.» Aucun élément chiffré ne permet toutefois aujourd'hui de comprendre comment cet investissement de 3,3 milliards d'euros, réalisé sur les fonds privés du groupe Auchan et de son partenaire chinois Wanda, peut être rentabilisé.