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Libération
Analyse

Le ministère du Travail au régime

publié le 27 septembre 2017 à 20h36
(mis à jour le 27 septembre 2017 à 20h36)

Pas si stable, le budget du ministère du Travail. La ministre Muriel Pénicaud l'avait pourtant assuré la semaine dernière : son enveloppe pour 2018 devait «globalement» rester la même. Pourtant, «à périmètre constant», c'est bien, «en réalité», une baisse de 1,5 milliard qui vient d'être annoncée par son ministère. Car si l'enveloppe reste plus ou moins la même (15,2 milliards en 2018, contre 15,3 milliards en 2017), elle devra, cette année, financer une charge supplémentaire à laquelle elle échappait jusqu'alors : l'assurance de solidarité spécifique (ASS). Soit une aide versée aux chômeurs en fin de droits qui, en 2017, s'élevait à 1,4 milliard. De quoi plomber son budget.

Principales victimes de cette coupe budgétaire : les contrats aidés, sur lesquels le ministère va faire une économie «assumée» d'un milliard. Outre leur nombre (200 000 en 2018, contre 310 000 financés en 2017), la prise en charge financière par l'Etat est aussi revue à la baisse.

Autre ligne élaguée : celle des aides à l’embauche, avec 850 millions d’euros épargnés, après la suppression de la prime embauche PME depuis le 30 juin. Côté emploi, le «dégraissage» n’est, en revanche, pas à l’ordre du jour, tant du côté du ministère que de ses opérateurs. Comme attendu, Pôle Emploi, qui conserve un budget identique à celui de 2017, perd toutefois près de 300 emplois, sans que les profils concernés ne soient pour l’heure précisés. Une décision liée à l’amélioration du marché du travail permettant de soulager les agents de Pôle Emploi, selon les calculs du ministère.

Autant d’économies qui, explique-t-on rue Grenelle, serviront principalement à financer le plan d’investissement sur les compétences (PIC) annoncé par l’exécutif, qui vise en priorité les chômeurs de longue durée et les jeunes sans qualification.