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Libération
Billet

Budget : les riches d’abord

publié le 28 septembre 2017 à 20h06

Dur, dur d'«assumer» jusqu'au bout. Au lendemain de la publication du projet de loi de finances pour 2018, les ministres de Bercy s'échinent à défendre dans les médias que «non», ils n'ont pas constitué un «budget pour les riches» comme les en accuse la gauche. Leurs arguments : il y a dans ce premier budget du quinquennat toute une batterie de «mesures pouvoir d'achat» résumées dans un petit livret jaune.

Certes, le gouvernement a bien l'intention de supprimer la taxe d'habitation pour 80% des foyers les moins aisés. Mais ce n'est qu'une partie d'une réforme finalement étalée sur trois ans. Il a aussi prévu de «supprimer» certaines cotisations salariales pour offrir «dès janvier» un «gain de pouvoir d'achat», insiste-t-on à Bercy. Mais cette mesure sera réalisée en deux temps (janvier puis octobre). L'exécutif entend en effet augmenter le minimum vieillesse, la prime d'activité, revaloriser le complément du mode de garde pour les familles monoparentales ou revaloriser l'allocation adulte handicapé. Calendrier de ces réformes : avril pour la première, octobre pour les deux suivantes et «fin 2018» pour la dernière.

Mais les deux réformes les plus controversées - la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) et une «flat tax» (prélèvement à taux unique) à 30% sur les revenus du capital - entreront, elles, en vigueur dès le 1er janvier 2018. Le ministre de l'Economie estime, ce jeudi sur RMC, que cette «flat tax» n'est «pas une politique pour les riches» mais «de financement de notre économie».Pourtant, la veille, son entourage reconnaissait qu'il n'était «pas exclu» que des contribuables français choisissent d'investir sur des placements étrangers plus rentables. Pas si facile «d'assurmer».