Pourquoi le XVIe arrondissement ? Trois jours après la découverte d'une bombe artisanale dans une rue peu passante de ce quartier chic de la capitale, les enquêteurs cherchent toujours à comprendre qui ou qu'est-ce qui était visé. Dans la nuit de vendredi à samedi, un habitant est réveillé par de l'agitation et une forte odeur d'essence. Dans le hall de son immeuble, il découvre deux bonbonnes de gaz, a révélé le Point. L'homme prévient les secours. Sur place, la police trouvre deux autres bonbonnes, aspergées d'hydrocarbure et reliées à un téléphone portable, un mécanisme s'apparentant à un dispositif de mise à feu.
L'enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris. Elle a abouti aux interpellations, lundi en fin d'après-midi, de cinq suspects. Agés de 29 à 31 ans, ils sont domiciliés en Essonne (Arpajon et Draveil) et dans le Val de Marne (Villejuif). Selon une source proche du dossier, les policiers sont remontés jusqu'à eux grâce à la découverte d'une empreinte digitale sur les bonbonnes. Celle d'un homme, condamné pour des faits de petite délinquance et inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), comme l'a indiqué mardi matin le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Les quatre autres interpellés font partie de son entourage amical ou familial.
Leurs interrogatoires se poursuivaient mardi après-midi, ils n'ont pas encore permis de déterminer pourquoi l'engin explosif avait été posé à cet endroit. Une source judiciaire ne confirmait pas la possible erreur, à cause d'une homonymie, relayée dans différents médias. «Il n'y a pas d'élément qui explique pourquoi cette adresse était ciblée», assure notre source. Le dispositif de mise à feu, en revanche, a bien été activé, sans succès. L'enquête, confiée à la section antiterroriste de la préfecture de police de Paris et à la Direction générale de la sécurité intérieure, est notamment ouverte des chefs de «tentative d'assassinat en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste».