Plus 0,6 %. En cette rentrée, les effectifs d'élèves inscrits dans un établissement privé catholique sont en hausse. Mais, pour le secrétaire général de l'enseignement catholique, Pascal Balmand, c'est bien la seule bonne nouvelle de la rentrée. Ce mardi matin, lors de la traditionnelle conférence de presse de rentrée, il a listé les motifs d'insatisfaction. La réduction de l'enveloppe destinée aux emplois aidés, d'abord. Avec environ un emploi sur dix en contrat aidé, l'enseignement catholique va souffrir de cette décision du gouvement, puisque 4 000 postes sont concernés. Quelque 6 000 autres sont sanctuarisés car ils concernent l'accompagnement des élèves handicapés. Ce sont surtout les petits établissements situés en milieu rural dont le fonctionnement est mis à mal. Pascal Balmand a donc réitéré sa demande au gouvernement de mise en place d'un moratoire sur ces emplois qui concernent des postes d'entretien, d'agent de cantine ou administratifs et de surveillants.
Autre motif d'agacement, le salaire des professeurs suppléants, inférieurs de plusieurs centaines d'euros à ceux des professeurs dans le public. Estimant à 90 millions d'euros le coût annuel d'un rééquilibrage des salaires, le secrétaire général de l'enseignement catholique a demandé «le lancement d'un processus étalé dans le temps» afin de lisser les conditions salariales de tous les professeurs.
Mais c'est surtout la méthode du gouvernement lorsque sont définies les politiques éducatives qui agace Pascal Balmand. S'il loue les amendements à la réforme du collège («Ce n'est pas du détricotage mais de l'appel à initiatives […] Il faut sortir de cette culture jacobine qui voudrait que tous les enfants du pays apprennent la même chose au même moment, c'est comme cela qu'on fabrique des générations de cassés de l'école») ainsi que le principe d'autonomie promu par le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, Pascal Balmand a regretté que le gouvernement ne consulte pas davantage ses partenaires éducatifs : «Il n'est pas de confiance sans dialogue», a-t-il lancé. Tout en se gardant bien d'apparaître comme trop partisan : «ce n'est pas une question de gouvernement, mais d'accumulation des dossiers». Avant d'envoyer un petit scud à la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, coupable selon lui de ne pas avoir invité l'enseignement catholique à la table de la concertation sur l'entrée dans les études supérieures, lancée après le fiasco de cet été autour de la plateforme Admissions Post-Bac (APB). «Le ministère de l'Enseignement supérieur ne nous a pas invités. […] J'ai écrit à la ministre le 21 septembre, on est le 3 octobre, il doit y avoir des problèmes de Poste», a moqué Pascal Balmand. Au cabinet de la ministre, on répond que l'enseignement catholique est bien représenté, par les émissaires de l'enseignement privé.