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Libération

Face aux critiques, le gouvernement se coordonne pour parler d’une même voix

publié le 8 octobre 2017 à 20h26

«Un gouvernement, c'est un orchestre : pour qu'un orchestre joue bien, il faut que chacun joue sa partition, mais aussi que chacun sache quelle partition joue l'autre.» C'est ainsi qu'Edouard Philippe a résumé l'enjeu du séminaire gouvernemental qui s'est déroulé dimanche à Matignon, en insistant sur «l'atmosphère assez décontractée» de l'exercice, troisième du genre depuis le début du quinquennat. Une première réunion avait été organisée à Nancy en juin, et une autre fin août à l'Elysée en présence d'Emmanuel Macron. Dimanche, il s'agissait de dresser la feuille de route pour les prochaines semaines, alors que s'accumulent les chantiers et les mécontentements, notamment syndicaux.

Budget. L'objectif n'est pas de fixer de nouvelles priorités, mais de «permettre à chaque ministre d'avoir une vision globale de l'action gouvernementale», hors de la «pression de l'actualité», explique Matignon. Ce faisant, l'exécutif s'adresse aussi à l'extérieur, mettant en scène une équipe au travail et un Premier ministre assumant ses fonctions de chef du gouvernement. Encore mal connu des Français, parfois jugé effacé dans les premières semaines du quinquennat, l'ex-maire du Havre multiplie depuis la rentrée les annonces et les interventions médiatiques. Après l'Emission politique de France 2, puis un grand entretien dans Libé mardi dernier, il sera ce lundi l'invité de la matinale d'Europe 1.

Les ministres devaient être encouragés à défendre un gouvernement critiqué pour son projet de budget. «Equilibré», selon l'exécutif, celui-ci est jugé, à gauche et dans une large partie de l'opinion, favorable surtout aux plus aisés. Autre front pour le gouvernement : le social, alors que les dirigeants des grands syndicats se retrouvent (lire ci-contre) pour évoquer une éventuelle «action unitaire» contre les ordonnances travail - en vigueur depuis la fin septembre mais pas encore ratifiées par le Parlement. Mardi, c'est la fonction publique qui se mobilisera contre les mesures d'économies.

Formation. C'est dans ce contexte que l'exécutif doit lancer son deuxième grand chantier social, la réforme de l'assurance-chômage, de l'apprentissage et de la formation professionnelle. Attendu pour le printemps, le texte sera précédé d'une phase de concertation : c'est Emmanuel Macron qui ouvrira celle-ci en recevant les syndicats à l'Elysée, jeudi et vendredi.