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Libération

La feuille de route va tomber

Commandée par Macron, la «revue stratégique» doit redéfinir les axes de la Défense dans un contexte menaçant.
publié le 12 octobre 2017 à 18h46

En 2013, une vague d'attentats n'avait pas encore frappé la France, Trump n'occupait pas la Maison Blanche, le Royaume-Uni n'était pas en train de sortir de l'UE. Quatre ans et une élection présidentielle plus tard, une revue stratégique, commandée à la ministre des Armées par le chef de l'Etat, remplacera et actualisera les constats dressés dans le livre blanc de 2013. Emmanuel Macron l'avait annoncé dans son discours aux armées, le 13 juillet : «Cette revue stratégique devra examiner notre environnement actuel et prévisible, en particulier les menaces auxquelles la France et l'Europe seront confrontées.» Le document de 50 pages, format plus modeste que pour les livres blancs, a été présenté mercredi en Conseil de défense. Il sera remis ce vendredi au Président.

Pendant un peu moins de trois mois, l'eurodéputé LR Arnaud Danjean a dirigé les travaux, lesquels ont pris un peu de retard en entrant plus que prévu dans les détails. La question, de plus en plus prégnante, d'un second porte-avions, ou plutôt d'un successeur au Charles-de-Gaulle, aurait ainsi été abordée. La revue stratégique plante le décor en définissant les «intérêts et priorités stratégiques» de la France dans le monde de 2017 marqué par le terrorisme et ses conséquences intérieures et extérieures, mais aussi par le retour aigu de la question de la prolifération nucléaire alors que la Corée du Nord multiplie les provocations et que Trump menace l'accord iranien, ou encore par le réveil des «Etats puissances» (surtout la Russie).

A partir de ces constats, le comité, composé de seize personnalités, doit préciser le rôle des armées dans les années à venir. Au printemps, la loi de programmation militaire traduira concrètement ces ambitions, éventuellement revues et corrigées par l'exécutif, en réalités budgétaires. Macron a promis d'accroître le budget dès 2018 : 50 milliards d'euros en 2025 contre 32,7 milliards en 2017. Reste à savoir comment sera réparti cet «effort de défense» et si la France peut maintenir un tel niveau d'engagement de ses armées.