«A ma première réunion, j’ai beaucoup tremblé. Au sein de mon syndicat départemental des Côtes-d’Armor, nous sommes 2 femmes pour 25 hommes. Nous, les filles, on a tendance à croire qu’on est moins pertinentes à prendre la parole, alors qu’on a la même formation.
«Devant les médias on passe bien, alors ils sont contents qu'on aille gueuler un bon coup et dire que ça ne va pas, mais derrière, je trouve regrettable que dans certaines instances les femmes ne soient pas plus consultées. C'est vraiment dommage, sur certains sujets l'approche d'une agricultrice serait différente et pertinente pour nombre de dossiers. Si on était plus nombreuses au syndicat [Cécile de St-Jan est administratrice au syndicat des Jeunes Agriculteurs, ndlr], peut-être que notre voix aurait un meilleur écho. Le problème, c'est que les agricultrices doivent s'occuper des enfants, elles n'ont pas toujours la possibilité de se libérer, alors que les hommes se réunissent plus facilement pour parler de l'avenir de leur profession. Ce serait bien qu'on nous permette de mieux nous organiser dans la vie de famille. Par exemple, essayer de mettre en place les réunions syndicales avant la sortie des classes. Pour cela, il faudrait une vraie volonté d'adapter les choses. Malheureusement, nous ne sommes pas toujours écoutées.»
(1) Groupement agricole d'exploitation en commun.