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Libération

Colère chez les stups après la mise en examen de policiers

publié le 17 octobre 2017 à 19h46

Le scandale des stups n'en finit pas de se propager. Lundi, en fin de journée, 70 policiers de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) ont déposé leur arme de service pour dénoncer les poursuites visant des collègues. Leur ancien chef, François Thierry, a été mis en examen fin août pour «complicité de trafic de stupéfiants» et vient de se voir retirer son habilitation d'officier de police judiciaire.

La semaine dernière, deux autres policiers du service ont été mis en examen dans une autre affaire. A chaque fois par des juges d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, qui leur reprochent de faire jouer un rôle actif à leurs indics.

Dans un communiqué, les policiers ont dénoncé un «climat délétère» : «Depuis plusieurs mois, cette section du TGI de Paris décortique tous les dossiers initiés par l'Ocrtis et remet en cause les constructions procédurales, pourtant avalisées par des magistrats d'autres tribunaux. Ces magistrats, dans des instructions menées uniquement à charge, ont décidé de remettre en cause une pratique policière éprouvée depuis des années.» Les policiers évoquent en particulier la technique de la «livraison surveillée», qui vise à laisser passer d'importantes quantités de drogue afin d'identifier les réseaux de trafiquants et leur mode opératoire.

Un procédé dont l'Ocrtis aurait abusé aux yeux des juges. Se présentant comme des «fonctionnaires intègres», les policiers de l'Office disent refuser d'être mis en examen au gré d'une «doctrine judiciaire fluctuante».

Pour marquer leur colère, ils ont donc décidé de ne plus travailler pour les juges de la Jirs de Paris. Et préviennent : «Cette tourmente judiciaire […] sans fin pourrait à terme toucher d'autres services chargés de la lutte contre les stupéfiants.»