Le week-end dernier, le romancier Hervé Prudon a donné sa langue au chien. Il avait mis de la lune dans le caniveau, autrement dit, du poème dans le polar. Il avait 66 ans, un vieux crabe qui l'accompagnait avec opiniâtreté, une fréquentation assidue des rues, des strophes et des hôpitaux. A l'un d'eux, Cochin, où il vécut en pavillon et sous Saint-John Perse pour échapper à l'alcool en dégageant l'horizon intérieur, il a sous ce nom consacré un livre. Il était de la génération qui avait fait la route et arpenté la rue, manquant d'y finir : la trempe des losers délicats et discrets. L'un de ses meilleurs romans, publié en 1979, s'appelle Tarzan malade.
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