A deux jours du vote des experts représentant chaque Etat membre de l'Union européenne sur le renouvellement - ou pas - pour dix ans de la licence du glyphosate dans l'UE, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a proposé lundi de «réautoriser par exemple pour trois ans» cette substance classée cancérogène probable pour l'homme par l'OMS et notamment contenue dans l'herbicide le plus vendu au monde, le Roundup de Monsanto. «Pendant ces trois ans, on regarderait tout ce qu'on peut trouver en termes d'alternative et aider ceux pour lesquels l'utilisation du glyphosate est indispensable à se pencher sur d'autres pratiques et d'autres techniques», a-t-il expliqué en direction notamment des cultivateurs. Façon de cranter son collègue de l'Agriculture, Stéphane Travert, qui s'est prononcé en faveur d'un délai de cinq à sept ans. Nicolas Hulot affecte de s'en remettre à la décision de Matignon, voire d'Emmanuel Macron. «Le gouvernement prendra sa décision, mais l'idée qu'on soit en dessous de cinq ans me paraît plus cohérente pour tout le monde», a-t-il indiqué. Sauf que le vote de mercredi porte sur la proposition de la Commission européenne (après avis de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments qui, elle, a classé l'herbicide comme non-cancérogène) : accorder dix ans de plus au glyphosate ou l'interdire. Toute proposition intermédiaire de la France ou de l'un des pays membres entraînerait de nouvelles négociations, un nouvel avis de la Commission et donc un report du vote final.
«Je n’imagine pas [que l’Union européenne] réautorise pour dix ans [le glyphosate]. Ce sera, je l’espère, largement en dessous de cinq ans.»
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publié le 23 octobre 2017 à 19h46
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