L'affaire a tant gagné en visibilité que le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a dû se fendre d'un tweet officiel. L'affaire ? Les autocollants «Parisien, rentre chez toi» qui fleurissent dans l'agglomération. Outre le slogan, un TGV y est représenté, en référence à «l'Océane», nouvelle ligne à grande vitesse qui relie Paris à Bordeaux en deux heures et quatre minutes depuis juillet. Avec 25 % de voyageurs supplémentaires sur la ligne, la SNCF s'est félicitée, en septembre, d'une «très bonne fréquentation pendant l'été» qui dépasse les «prévisions». Certains Girondins voient les choses autrement. L'incitation faite aux Parisiens de s'installer et/ou travailler dans la région provoquerait la flambée des prix de l'immobilier, un engorgement de la circulation ou encore une densification de la population, rapporte le quotidien Sud Ouest.
En plus des autocollants, d'autres formes de contestation voient le jour, notamment dans le quartier populaire de Saint-Michel «où appartements et pas-de-porte se vendent à prix d'or», rappelle Sud Ouest. Pavé Brûlant, collectif «antifasciste», a tagué sur les murs et la chaussée des messages parfois virulents : «Saint-Mich nique les riches», «Parlez pas de mixité quand vous gentrifiez». Un autre groupe, le Front de libération bordeluche face au parisianisme (FLBP), très actif sur Twitter et Facebook, se mobilise «face au parisianisme déferlant». Dans un post, le FLBP écrit : «Bordeaux, parlons cinq minutes. Tu essayes de jouer un rôle qui te va mal, et cela se voit […]. Depuis deux ans, tu négliges tes enfants. […]. Bordeaux, ne sois pas une vulgaire ville d'un soir.»