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Libération

Guyane : Emmanuel Macron en terrain miné

publié le 25 octobre 2017 à 21h26

Un président qui «ne fuit pas les difficultés» mais qui, bien au contraire, choisit de «les affronter» là où elles sont particulièrement fortes. Tel serait, selon l'Elysée, le sens du déplacement en Guyane de trois jours qu'entreprend ce jeudi Emmanuel Macron. Parce qu'elle est exposée à des problèmes économiques et sociaux très lourds, il était prévu que la Guyane serait la première destination en outre-mer du chef de l'Etat. En ravageant les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, l'ouragan Irma a bousculé l'agenda présidentiel, mais pas ses priorités.

Dans le plus grand des départements français, le Président est attendu de pied ferme par ceux qui ont animé, au printemps, un mouvement social d’une ampleur inédite. Un rassemblement est prévu jeudi à Cayenne. Contre l’insécurité, contre le chômage et le sous-équipement de leur territoire, des milliers de Guyanais, toutes origines confondues - Créoles, Blancs, Haïtiens, Brésiliens, Amérindiens… - avaient manifesté fin mars à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni.

Le collectif issu du mouvement social du printemps (Pou Lagwiyann Dekolé, «pour que la Guyane décolle») attend du chef de l'Etat qu'il fasse du développement du département une «priorité absolue» : «La Guyane a voté pour vous, la plupart de nos élus appartiennent à votre groupe.»

Comme beaucoup de responsables politiques ou associatifs, le collectif confie s'être senti insulté par «la note sanitaire» diffusée aux membres de la délégation qui accompagne depuis Paris le chef de l'Etat. Reprenant des recommandations obsolètes liées à l'épidémie du virus Zika, aujourd'hui terminée, cette note recommandait «d'éviter de consommer de l'eau du robinet, glaçons, légumes crus, poissons, œufs dont vous ne connaissez pas la provenance». L'Elysée a reconnu une erreur. Mais le mal était fait.