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Libération

Extrait des conclusions du rapport «Il n’était pas vérifié que l’équipe de conduite disposait de l’ensemble des informations lui permettant d’assurer la conduite de la rame en sécurité.»

publié le 30 octobre 2017 à 21h26

Extrait des conclusions du rapport sur le déraillement du TGV Est le 14 novembre 2015

Le document comprend 40 pages et ses conclusions ont été adressées aux familles des victimes de l'accident d'une rame d'essai de TGV, survenu le 14 novembre 2015. Ce jour-là, le train, en phase de test avant la mise en service de la ligne à grande vitesse vers l'Est, aborde une courbe à une vitesse trop élevée et termine sa trajectoire dans le canal reliant la Marne au Rhin. Onze personnes sur les cinquante-trois présentes à bord trouvent la mort. Depuis, une procédure judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte par le tribunal de grande instance de Paris et un expert désigné par le juge d'instruction. Le résultat de ses travaux, révélé par France 3 et que Libération a pu consulter, est accablant, tant pour la SNCF que pour sa filiale Systra, chargée des essais à grande vitesse.

Cet accident mortel est principalement dû à la vitesse à laquelle la rame aborde une courbe longue de 960 m : le train roule à 260 km/h, ce qui n'est pas compatible avec le tracé de la ligne. Un manquement pointé par l'expert «comme une préparation insuffisante d'essais en survitesse» . En clair, les responsables des essais n'ont pas vérifié au préalable qu'il était impossible pour un TGV roulant à 330 km/h d'être quelques centaines de mètres plus loin à 176 km/h, vitesse requise pour aborder un virage.

La prochaine étape judiciaire devrait être la mise en examen de la SNCF et de Systra comme personnes morales. Elle ferait suite à celle de deux agents de la SNCF et d’un collègue de Systra le 19 octobre 2016. La justice va en outre attendre des explications de la SNCF sur la présence d’«accompagnants», dont des mineurs, à bord du TGV ce jour-là. Deux accompagnants figurent parmi les onze victimes.