Contre le moral en berne des militaires, qui se traduit par de nombreux départs, la ministre des armées Florence Parly a dégainé un «plan d'accompagnement des familles et d'amélioration des conditions de vie des militaires». Douze mesures, présentées mardi matin, pour «rendre compatible l'engagement dans les armées avec la vie de famille» et répondre au constat sombre formalisé dans un rapport, paru début octobre. Le haut comité d'évaluation de la condition militaire détaillait les raisons de ce désamour et des difficultés à fidéliser les soldats, devenu «un défi de première importance».
Le ministère veut débloquer 300 millions d'euros dans les cinq années à venir pour financer ses mesures, dont plusieurs concernent l'environnement familial. «Il n'y a pas de soldat fort sans famille heureuse», a lancé la ministre lors de la conférence de presse. Le plus gros poste de dépense aura trait au logement, a précisé Parly, avec une augmentation de 660 logements d'ici 2020, et la rénovation du parc existant en métropole et en outre-mer. Quelque 240 places de crèche supplémentaires seront également créées dès 2018.
Pour limiter l'incertitude liée à la mobilité, la visibilité sur les mutations doit être accrue. «Les ordres de mutation seront désormais communiqués cinq mois avant le début de l'affectation, et ceci dans 80% des cas», a annoncé Florence Parly. D'autres mesures, plus anecdotiques, touchent directement le quotidien des soldats. La ministre des Armées a insisté sur le projet d'équiper tous les régiments en wifi, «un service de base en ce début du XXIe siècle». Toujours pour améliorer la vie courante, les militaires ne devraient plus avancer de frais lors de leurs déplacements. Mais un mot n'apparaît pas dans le plan : Louvois, ce logiciel de solde déployé à partir de 2011 et qui a tourné au fiasco. Son remplacement est prévu si son successeur, actuellement en test, donne satisfaction.
Pour Florence Parly, inconnue de l'institution, commencer par le quotidien des militaires est une façon de se légitimer «de l'intérieur», observait récemment un bon connaisseur de la défense. Lors de la présentation du plan, mardi matin, la ministre a ainsi mis en avant ses multiples déplacements à la rencontre des militaires déployés sur les théâtres de conflit ou en France, et dans les régiments. Comme à Bitche, en Moselle, où elle avait conclu sa visite par une rencontre avec des conjoints et des conjointes de soldats du 16e régiment de chasseurs.
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