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Transport

Dans les aéroports, des mesures de sûreté renforcées sur les vols vers les Etats-Unis

L'administration américaine exige un contrôle accru des passagers et des avions en partance pour le continent américain. Le coût sera à la charge des compagnies aériennes.
A l'aéroport de Roissy. (Photo AFP)
publié le 3 novembre 2017 à 17h06

Depuis le début du mois de novembre, les passagers en partance sur les 43 vols quotidiens au départ des aéroports parisiens et en direction des Etats-Unis se voient recommander d'arriver encore un peu plus tôt. Ils sont désormais attendus deux heures et demie avant l'heure prévue de décollage. Le 28 juin, l'administration américaine a, en effet, décidé de relever le niveau de sûreté pour tous les vols entrant sur son territoire. Elles ont été rassemblées dans le «emergency amendment» dont la date limite de mise en œuvre a été fixée à ce 1er novembre.

Les passagers peuvent maintenant être brièvement interrogés par un agent de sécurité, juste avant l'embarquement. Les questions portent généralement sur la manière dont les bagages ont été faits ou les raisons du séjour aux Etats-Unis. Parallèlement, la nouvelle réglementation impose de détecter des éventuelles traces d'explosifs dans les appareils électroniques tels que les tablettes ou les ordinateurs portables. Le seul moyen d'y parvenir est d'utiliser des «explosives trace detectors» (ETD), une machine facturée 70 000 euros pièce et qui doit être installée à proximité de la passerelle afin d'effectuer cet ultime contrôle juste avant l'embarquement.

Une facture qui inquiète

L’amendement exige également un renforcement des contrôles dans la surveillance des avions sur le tarmac et de tout ce qui pénètre à l’intérieur : les personnels comme les denrées alimentaires. A l’échelle d’un aéroport comme Charles-de-Gaulle, pas moins de 76 000 personnes possèdent un badge qui leur permet d’accéder aux «zones réservées», c’est-à-dire au-delà des contrôles douaniers ou de sécurité et à proximité des salles d’embarquement ou, sur les pistes, au contact des avions. Toutes sont contrôlées par les services de police avant de recevoir leur habilitation et elles doivent se soumettre aux mêmes contrôles que les passagers dès lors qu’elles pénètrent en zone réservée.

Interrogé par Libération, le dirigeant d'une compagnie aérienne française qui dessert les Etats-Unis indique, pour le moment, ne pas constater trop de perturbations avant le décollage de ses avions. En revanche, il s'inquiète de la facture à venir pour le renforcement de ces mesures de sûreté. En effet, les compagnies vont devoir financer elles-mêmes le recours à des agents de sécurité supplémentaires pour mener les «entretiens» avec les passagers. Elles vont également devoir acheter sur leurs propres deniers les machines de détection des explosifs, sachant qu'il faut en disposer une avant l'embarquement à bord de chaque avion à destination des Etats-Unis. A ce jour, les transporteurs n'ont cependant pas prévu de répercuter ce coût sur le prix du billet.