Les petits arrangements d’Emmanuel Macron commencent à faire des vagues. En cause : la désignation à la tête de LREM de Christophe Castaner, membre du gouvernement, et qui a obtenu de le rester. Comme décidé par le Président, l’actuel secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement et porte-parole de l’exécutif est, à l’issue de la clôture officielle des candidatures, le seul prétendant au poste de délégué général du mouvement macronien. Le vote à main levée lors du congrès du parti, réuni pour la première fois le 18 novembre, devrait donc tourner au plébiscite.
Heureux dans ses actuelles fonctions, l'ancien maire PS de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) n'a pourtant guère caché son peu d'appétence pour piloter un parti, considéré par Macron lui-même comme la dernière roue du carrosse. Pour emporter son consentement, le Président lui a donc promis l'incongru : s'il doit renoncer au porte-parolat - de facto incompatible avec son nouveau statut de chef de parti -, Christophe Castaner conservera son secrétariat d'Etat. «Macron en a décidé ainsi, et ça ne pose pas de problème», affirme le sénateur LREM François Patriat. «C'est pour le moins choquant, se récrie le patron des députés LR, Christian Jacob, à Libération. Le ministre des Relations avec le Parlement est chargé de faire le lien avec la majorité parlementaire et d'être à l'écoute des composantes de l'opposition. Que ce rôle revienne à un chef de parti est assez invraisemblable.»
«C'est une distribution des rôles impossible, note Olivier Faure, le patron PS du groupe Nouvelle gauche. Le ministre des Relations avec le Parlement est censé être au-dessus des contingences partisanes pour faciliter les travaux parlementaires…»