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Libération

Nouvelle-Calédonie : un «accord politique» conclu sur le référendum

publié le 3 novembre 2017 à 21h26

L’outre-mer s’incruste dans l’agenda de l’exécutif. Une semaine après le déplacement d’Emmanuel Macron en Guyane, et à deux jours d’une visite d’Edouard Philippe dans les Antilles, c’est la Nouvelle-Calédonie qui occupait jeudi le Premier ministre. A un an du référendum d’autodétermination dans l’archipel, les acteurs du processus étaient réunis à Matignon, pour un comité des signataires de l’accord de Nouméa.

Conclues tard dans la soirée, les discussions ont abouti à un «accord politique», a annoncéPhilippe avec satisfaction, estimant que le gouvernement a «une confiance : c'est au moins aussi important». Réunissant, entre autres, les représentants de formations locales favorables ou opposées à l'indépendance, la réunion avait débuté le matin. Plusieurs sujets sensibles restaient à trancher d'ici au scrutin de novembre 2018, et avant tout celui de la liste électorale. Plus restrictive que celle des élections nationales, celle-ci ne comprend, chez les non-natifs de l'île, que les personnes installées en Nouvelle-Calédonie avant le 31 décembre 1994, et y ayant vécu vingt ans en continu.

Les indépendantistes réclamaient toutefois l'inscription d'office d'un certain nombre de natifs passés entre les mailles du filet. Un point réglé jeudi : 11 000 personnes supplémentaires rejoindront la liste électorale spéciale de la consultation. Autre sujet d'accord : la présence sur place d'experts de l'ONU, pour contrôler la bonne tenue du vote. La formulation exacte de la question posée aux électeurs, elle, reste à déterminer. Elle fera l'objet d'une nouvelle réunion, au printemps. Dans l'immédiat, les participants se sont déclarés satisfaits par cette première étape : «C'est la preuve que lorsqu'on redevient un acteur majeur de l'accord de Nouméa, ça peut avancer», a jugé le sénateur Pierre Frogier (Rassemblement-LR, non indépendantiste). L'indépendantiste Paul Néaoutyine s'est, lui, félicité «qu'on ait pris le temps de faire évoluer des positions divergentes».

Un déplacement sur l’archipel, prévu pour fin novembre, donnera à Philippe une nouvelle occasion de sonder l’opinion locale. L’ex-maire du Havre prolonge ainsi l’usage donnant à Matignon la main sur le dossier néocalédonien.