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Libération

Procès Merah : le parquet fait appel du verdict

publié le 3 novembre 2017 à 20h16

Un nouveau procès «Merah» était-il souhaitable ? Après cinq semaines de débats sans issue, la question n’était pas vaine. En interjetant appel de l’arrêt ayant condamné, jeudi, Abdelkader Merah et Fettah Malki, le parquet général a estimé que la tenue d’une nouvelle audience était nécessaire.

Le réquisitoire de l’avocate générale, Naïma Rudloff, n’a pas été suivi par la cour d’assises spécialement composée, qui a acquitté Abdelkader Merah de la complicité des assassinats commis par son cadet Mohammed en mars 2012. Lundi, au terme d’une démonstration de plus de trois heures, la parquetière avait pourtant requis la perpétuité assortie d’une période de sûreté des deux tiers. L’aîné des deux frères Merah a, en revanche, été condamné à vingt ans de prison pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Ainsi, le verdict est apparu à beaucoup comme équilibré, en ceci qu’il actait l’absence de preuves irréfutables du dossier, mais qu’il replaçait Abdelkader Merah dans une nébuleuse salafiste ayant contribué à l’idéologie guerrière de Mohammed.

Fettah Malki, condamné pour la même infraction, a écopé de quatorze ans de prison, une peine relativement sévère. Délinquant notoire mais nullement radicalisé, il a confié à Mohammed Merah le pistolet-mitrailleur Uzi utilisé le jour de la tuerie perpétrée à l’école juive Ozar-Hatorah.

Par son appel, le parquet adopte une posture d'ultrarigidité, revendiquant en coulisses la «logique» de sa démarche. Contactés par Libération, ni Eric Dupond-Moretti, conseil d'Abdelkader Merah, ni Edouard Martial, avocat de Fettah Malki, n'ont donné suite à nos sollicitations.