Francis Delon, 67 ans, collectionne les sigles : ENA, SGDSN, CNCTR. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration en 1979, le conseiller d'Etat a fait carrière dans de grands ministères - Affaires étrangères, Education nationale - avant de rejoindre le cœur régalien de l'Etat, en 2004. Il s'appelait encore le Secrétariat général de la défense, avant d'agréger la sécurité nationale et devenir le SGDSN en 2010. Delon passe une décennie à la tête de cette structure dépendant de Matignon. C'est ce profil, un haut fonctionnaire familier des profondeurs de l'Etat, que retient François Hollande pour présider la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), créée par la loi renseignement. A cette commission incombe la tâche de modérer l'appétit des services pour la surveillance. Son rôle est devenu plus crucial encore avec l'alternance politique. Delon a rapidement initié les directeurs de cabinet des principaux ministères concernés (Défense, Intérieur, Bercy) au fonctionnement de la Commission. De même, les nouveaux chefs des services secrets, presque tous nommés après l'élection, ont été reçus par Delon, conférant à l'homme de l'ombre la fonction de «régent du renseignement», selon la lettre spécialisée Intelligence Online.
Portrait
Francis Delon, le spécialiste des coulisses
General secretary for Defence and national security Francis Delon arrives at a meeting between French Prime minister and MP's focusing on the situation in Syria, on September 2, 2013 at the Hotel Matignon in Paris. AFP PHOTO/JACQUES DEMARTHON
(Photo Jacques Demarthon. AFP)
par Pierre Alonso
publié le 12 novembre 2017 à 20h36
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