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Libération
Portrait

Louis Gautier, l’homme de toutes les crises

General Secretary for Defence and National Security Louis Gautier arrives to attend a defence council at the Elysee Palace in Paris, France, a day after a priest was killed with a knife and another hostage seriously wounded in an attack on a church in Saint-Etienne-du-Rouvray carried out by assailants linked to Islamic State, July 27, 2016. REUTERS/ (Photo Benoit Tessier. Reuters)
publié le 12 novembre 2017 à 20h36

A la ville, Louis Gautier représentait Pierre Bergé au conseil de surveillance du journal le Monde. Dans sa vie professionnelle, l'énarque de 61 ans pilote, depuis 2014, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Depuis son vaste bureau à l'hôtel des Invalides, il a géré, à la tête de cet organisme interministériel rattaché au Premier ministre, les principales crises de ces dernières années. Des survols de centrale nucléaire par des drones aux cyberattaques contre les candidats à la présidentielle, en passant, bien sûr, par la vague d'attentats commis en France. C'est le SGDSN qui propose, à l'été 2015, d'instaurer l'état d'urgence en cas d'attentats d'ampleur, une décision que prendra François Hollande le soir du 13 Novembre. Gautier, passé par le cabinet Jospin en 1997, s'est aussi vu confier des missions plus discrètes, comme la résolution de l'imbroglio né de la vente annulée des navires Mistral à la Russie. En trois ans, le conseiller maître à la Cour des comptes a donné une visibilité nouvelle à cette obscure structure, en invitant régulièrement la presse pour présenter son action, en intervenant publiquement dans des conférences et colloques… Intello, bosseur et pas dépourvu de sens politique, il s'est maintenu à la tête du SGDSN malgré l'alternance, qui lui a permis d'illustrer l'importance de l'administration, sinon de la sienne, pour la continuité de l'Etat.