Menu
Libération

Médecins scolaires : un rôle clé et une pénurie

publié le 26 novembre 2017 à 20h26

L'Académie de médecine a rendu fin octobre un rapport alarmant : on compte aujourd'hui un médecin scolaire pour 2 000 à 46 000 élèves selon les régions.«Or, le médecin scolaire est souvent le premier et le seul professionnel de santé que voient ces enfants en grande précarité», rappelle comme une évidence Marianne Barré, secrétaire générale du syndicat majoritaire des médecins scolaires (SNMSU-Unsa). Elle pèse ses mots, avec une colère contenue : «Aujourd'hui, en ne nous permettant plus de faire notre travail, l'Education nationale aggrave les inégalités de santé.» Un tiers des postes de médecins scolaires ne sont pas pourvus, et c'est même un sur deux en Seine-Saint-Denis. Pourquoi ? La profession manque d'attractivité : un médecin scolaire titulaire est moins bien payé qu'un étudiant en dernière année de médecine. S'ajoutent un problème de définition des missions et une collaboration mal pensée avec les infirmières scolaires, qui plombe les vocations. Aujourd'hui, l'âge moyen des médecins scolaires avoisine les 55 ans. Et sur les quelque 1 000 médecins encore à leur poste, 300 ont plus de 60 ans, donc sont bientôt à la retraite. Le défenseur des droits et le médiateur de l'Education nationale ont, eux aussi, alerté sur l'urgence de la situation. «Oui, les rapports s'empilent, confirme Marianne Barré. Mais nous en sommes toujours au même point.»