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Libération

Fin de l’encadrement : les loyers déjà à la hausse ?

publié le 30 novembre 2017 à 19h36

L’annulation, mardi, de l’arrêté d’encadrement des loyers à Paris par le tribunal administratif, donne déjà des ailes à certains propriétaires. Dès le lendemain de cette décision, des locataires ont eu la mauvaise surprise de constater que des bailleurs s’étaient empressés de revoir à la hausse le loyer des logements proposés à la location.

C'est ce qui est arrivé à Guillaume Bruneau, 28 ans, un Parisien à la recherche d'un deux-pièces. Il pensait avoir trouvé via un site d'annonces un logement correspondant à ses critères de surface, de quartier et à son budget. Montant du loyer de cet appartement situé dans le XIe arrondissement, métro Parmentier : 1 030 euros. Mais le jugement du tribunal va tout remettre en cause. Comme il le raconte sur Twitter, dès le lendemain de l'invalidation de l'encadrement, il sent «comme une gêne» chez son interlocuteur. Qui lui indique que le tarif figurant a changé. Le deux-pièces n'est plus loué 1 030 euros, mais 1 100 euros. «Il m'a expliqué que l'appartement était loué 1 120 euros au précédent locataire. Pour la nouvelle mise en location, l'agent immobilier avait convaincu le propriétaire de baisser le tarif à 1 030 euros, pour respecter les prix plafonds fixés par l'encadrement», relate le jeune homme. Mais quand le bailleur a appris que l'arrêté avait été annulé, il a rappelé l'agence pour demander «un loyer de 1 100 euros». Depuis, l'annonce a été retirée.

Mardi, les professionnels de l'immobilier n'ont pas caché leur satisfaction de voir mise à mal cette mesure de la loi Duflot, qu'ils avaient combattue. Face aux inquiétudes des associations (CLCV, fondation Abbé-Pierre, DAL), certains, dans les milieux de l'immobilier, ont entamé la chanson de l'autorégulation : pas besoin d'encadrement pour contenir les prix. La mésaventure de Guillaume Bruneau montre que ce dispositif jouait bien un rôle de modération. Au ministère, on précise que le gouvernement a déposé un «recours en justice mercredi».