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Exaspération

Grand Paris Express : la révolte des élus contre l'attentisme du gouvernement

Siégeant au conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, ils ont voté contre le budget 2018. Faute d'avoir une feuille de route du gouvernement, la SGP n'a pu présenter au vote qu'un budget «provisoire».
A l'exposition «les Passagers du Grand Paris Express», à Vitry-sur-Seine en 2015. (Photo AFP)
publié le 1er décembre 2017 à 19h48

Le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris est l’endroit le plus consensuel d’Ile-de-France. Depuis que cette agence d’Etat a été créée en 2010, ses membres, gauche et droite confondues, votent les décisions dont elle a besoin pour faire avancer ce projet de quatre nouvelles lignes de métro qui doublera la taille du réseau actuel à la date de son achèvement, en 2030.

Mais le conseil de ce vendredi s'est déroulé dans un contexte inédit : pour la première fois dans l'histoire de ce chantier, qui a vu alterner des gouvernements de droite et de gauche, l'exécutif en place ne donne aucun signe de soutien et laisse se développer les rumeurs sur son ralentissement, voire son remodelage. Cela dure depuis l'été. Et les élus siégeant au conseil, présidé par le maire socialiste de Cachan, Jean-Yves Le Bouillonnec, ont voté contre.

«Non-sens»

A droite, les présidents des départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, de l'Essonne, de la Seine-et-Marne et des Yvelines ont publié un communiqué commun dénonçant «un budget provisoire qui n'assure aucune garantie pour la réalisation des lignes 17 et 18», ajoutant que «cela serait un non-sens de donner leur accord à ce budget». Ils rappellent au passage qu'en Ile-de-France, «depuis 2011, les contribuables paient la "taxe spéciale Grand Paris" en complément de leur taxe foncière». Et n'oublient pas que «des projets d'envergure internationale comme les Jeux olympiques de 2024 et l'Exposition universelle de 2025 restent tributaires du respect des engagements de l'Etat sur les transports».

Même attitude chez les élus de gauche. Anne Hidalgo, maire de Paris, et Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis, ont eux aussi voté contre «un budget insuffisant». Dans un tweet, Stéphane Troussel dénonce «une remise en cause» de projet de transport, «inacceptable».

Dans un communiqué, la Société du Grand Paris se contente de rappeler que son budget «sera révisé début 2018, à l'issue des décisions du gouvernement relatives à la feuille de route du Grand Paris Express». Elle rappelle aussi que 2018 devrait être l'année de sa «première émission obligataire» et donc, «la première présentation de sa signature sur les marchés financiers internationaux».