Après le compostage collectif en pied d’immeubles en 2010 et les composteurs de quartiers depuis 2014, Paris a décidé d’élargir son action en dotant (gratuitement) 500 de ses habitants de lombricomposteurs individuels. Une initiative bienvenue quand on sait que les poubelles des Parisiens sont remplies à 22 % de déchets organiques humides, ce qui représente entre 50 et 80 kilos par habitant et par an, selon la mairie.
Lancé la semaine dernière, le dispositif se présente sous la forme de plateaux superposés dans l'un desquels on insère 250 grammes de vers spécifiques reçus par la Poste sous deux à cinq semaines. Puis on soulève le couvercle et le tapis d'humidification avant de disposer ses biodéchets en petits morceaux afin d'accélérer leur dégradation. Il est déconseillé d'y mettre des protéines animales (viande, poisson, laitage), du pain, des pâtes, du riz, des agrumes ou des déchets verts de jardin : ils génèrent «des odeurs, ralentissent le processus de compostage et peuvent attirer des animaux nuisibles», avertit la Ville. On y mélange ensuite des fragments de boîtes d'œufs, de carton ou de journaux. «Il faut un tiers de matière sèche. Ça permet de créer un équilibre entre matières azotées et carbonées», selon le maître composteur Jean-Jacques Fasquel. Une fois les restes alimentaires détériorés par les bactéries, les vers entrent en scène. Après trois à quatre mois, on pourra récupérer dans le réservoir du bas un jus lombrithé. Un puissant fertilisant qu'il faut couper avec neuf volumes d'eau. On peut s'en servir pour ses plantes. On pourra aussi récolter le lombricompost, solide, lui, qui possède deux vertus : il fertilise et améliore la structure du sol.
Une autre distribution de lombricomposteurs aura lieu d’ici mars, suivie de deux autres au printemps et à l’automne. L’inscription devra se faire un mois avant sur le site de la Ville, qui espère ainsi réduire les déchets à 17 kilos par habitant et par an, et de façon générale de 10 % les déchets ménagers et assimilés d’ici à 2020.