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Libération

«Les gynécologues ne nous écoutent pas»

publié le 6 décembre 2017 à 20h46

C'est la grand-messe annuelle des gynécologues-obstétriciens. Depuis mercredi, 3 000 praticiens venus de toute la France se retrouvent à Lille où, pendant trois jours, ils vont aborder «la santé de la femme».

L'occasion pour un collectif de femmes de faire entendre leurs voix. La blogueuse Marie-Hélène Lahaye étant leur porte-parole, elle revient pour Libération sur la question des «violences gynécologiques et de son ampleur».

Que reprochez-vous aux acteurs de la gynécologie et de l’obstétrique ?

De ne pas écouter les femmes. Depuis des mois, il y a un vrai mouvement dans l’opinion au sujet des violences gynécologiques. Et ces professionnels-là sont totalement déconnectés de la réalité et des revendications qui font écho en France. La bientraitance, c’est une chose, mais l’application des recommandations médicales et de la loi, c’en est une autre. Visiblement, ils n’ont pas pris la mesure du sujet.

Pourquoi, selon vous ?

Il y a un déni et une méconnaissance des sciences humaines. Ils ne possèdent pas les outils de base et ne comprennent pas la violence institutionnelle ni le sexisme. Ils s’estiment victimes du «doc bashing». Et puis ils croient qu’ils connaissent tout. Si cela touchait une autre profession, il y aurait certainement la volonté d’écouter, de comprendre. Pas chez les représentants des gynécologues.

Que pensez-vous du futur label «bientraitance» pour les maternités du Collège national des gynécologues et obstétriciens français ?

C’est de la foutaise ! Leur communiqué souligne que ce label prendra en compte les taux de césariennes. C’est loin d’être une garantie et ça va tromper les femmes. Ce label ne sert qu’à dédouaner des violences gynécologiques.