L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault affirme, dans le Journal du dimanche ce dimanche, que «passer outre le référendum» favorable à la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes serait «un déni de démocratie».
Alors que le gouvernement doit prendre d'ici la fin de l'année une décision au sujet de cet aéroport controversé, prévu près de Nantes, Jean-Marc Ayrault affirme que si cette décision était de ne pas le construire, «cela voudrait dire que l'État de droit n'a pas prévalu». «Ce projet a fait l'objet de toutes les concertations possibles. Plus de 180 recours ont été déposés par les opposants, tous ont été perdus. Le projet a donc été approuvé juridiquement et démocratiquement puisque le référendum organisé par le président Hollande a validé le transfert de l'aéroport à plus de 55 %. Passer outre ce référendum serait un déni de démocratie», soutient l'ancien maire de Nantes.
Mais la nature même du référendum ne fait pas l'unanimité. «Il ne s'agissait pas d'un référendum mais d'une "consultation locale" sur un projet pourtant national», a rappelé sur Twitter l'avocat Arnaud Gossement, spécialiste du droit de l'environnement. Selon lui, «l'avis exprimé est sans valeur juridique et ne dispense pas l'Etat de décider des suites à donner».
Il ne s'agissait pas d'un référendum mais d'une "consultation locale" sur un projet pourtant national. Consultation organisée contre l'avis de tous les acteurs du CNTE. L'avis exprimé est sans valeur juridique et ne dispense pas l'Etat de décider des suites à donner à la DUP. https://t.co/U0Si7R4GEK
— Arnaud Gossement (@ArnaudGossement) December 10, 2017
Interrogé par le JDD sur les arguments des écologistes (préservation de la zone humide), Jean-Marc Ayrault réplique : «Si c'était un argument juridique pertinent, les recours auraient été gagnés. Ils ne l'ont pas été. Le projet a respecté un certain nombre d'impératifs en matière d'environnement. A mes yeux, les problèmes environnementaux sont beaucoup plus importants là où se trouve l'aéroport actuel, au bord d'une grande réserve ornithologique classée Natura 2000. L'argument écologique ne tient pas».
L'ancien chef de gouvernement indique également qu'il sera «présent à la manifestation aux côtés de ceux qui attendent une décision claire», le 13 décembre à Paris.