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Ambiance

Wauquiez, «c'est la victoire de la droite forte à droite»

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait réuni ses soutiens, dimanche soir à Paris, pour leur annoncer sa victoire dans la «course» pour la tête de LR.
Paris, le 10 décembre 2017. Laurent Wauquiez remporte la présidence de LR. (Photo Laurent Troude pour Libération)
publié le 11 décembre 2017 à 9h23

La dernière fois que le Tripot Régnier a accueilli un événement Les Républicains, c'était il y a un peu plus d'un an, pour la défaite d'Alain Juppé à la primaire de la droite. Pour conjurer le sort, peut-être, ou pour montrer aux militants qui n'ont pas vu quelqu'un de ce parti gagner quelque chose depuis longtemps, qu'on peut encore y crier victoire, Laurent Wauquiez avait réuni ses soutiens hier soir au même endroit que le maire de Bordeaux à l'époque, dans cet «espace de réception» du XVarrondissement de Paris.

La salle, d’anciens bains douches avec des hautes colonnes en briques peintes en blanc, et un sol en béton ciré, était décorée sobre, avec quelques tables placées sur les côtés, un buffet rapide pour ceux qui avaient fait le déplacement – quelques centaines de personnes, beaucoup de jeunes, certains sur leur 31 –, sous les yeux d’une grosse poignée de journalistes. Des télés accrochées au plafond retransmettaient BFM en boucle, mais sans le son, avec Jean-François Copé à l’image, personne n’y prêtant attention : ce dimanche, le maire de Meaux, 0,3 % des suffrages aux primaires de la droite pour la présidentielle, a pris la peine de venir en plateau pour signaler qu’il n’était pas allé voter pour l’un des candidats à la présidence de son parti, Wauquiez, Calan et Portelli.

A l'ouverture du Tripot, il y a d'abord eu une petite musique jazzy, Norah Jones, mais comme ça n'avait pas l'air d'exciter grand monde, le DJ a vite mis du Johnny. Là, Morano, qui passait par là, a fait son pas de danse habituel avec les bras en l'air, bouche en avant et sourcils crispés. Enchaînement avec Eye of the tiger, et pendant le refrain, un LR a chanté «avec Laurent Wauquiez» au lieu de «It's the eye of the tiger». La victoire du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes au premier tour n'a jamais fait aucun doute. Pendant les dernières semaines, la campagne n'a donné lieu à aucun suspens, sauf peut-être sur la participation. Mais quand on a annoncé le score, la salle a quand même éclaté de joie dans un grand soulagement. 74,64 % pour Wauquiez : les «on a gagné, on a gagné !», ont tout de suite raisonné.

Questions à Christian, retraité, 63 ans, encarté depuis 1976. Wauquiez, c'est la victoire de quoi ? «C'est la victoire de la reconstruction». La reconstruction de quoi ? «Du RPR. Il faut une droite forte à droite. Moi je dis aux centristes, qu'ils s'en aillent, bon débarras, qu'ils aillent à la soupe avec Macron.» Quel problème avec les centristes ? «Ils sont pas assez sur l'identité de la France, sur l'immigration, les valeurs.» Les valeurs, justement, Wauquiez en a parlé au micro, derrière son pupitre siglé «la droite de retour», et les gens ont applaudi. Quelqu'un de LR venait enfin de gagner quelque chose.