La deuxième Conférence nationale des territoires, qui s'est achevée ce jeudi à Cahors, n'aura pas été le lieu des annonces fracassantes. Le plan de revitalisation des centres des villes moyennes aurait pourtant pu être une petite bombe. D'autant plus que dans l'une des tables rondes précédant le discours du Premier ministre, Hervé Morin, nouveau président de l'association Régions de France, avait eu un moment d'énervement. «Je lisais encore dans la presse qu'il va s'ouvrir deux millions de mètres carrés de surfaces commerciales. Quand je vois nos villes moyennes, c'est complètement fou ! Si vous mettez ces deux millions de mètres carrés et le e-commerce à côté, vous tuez les centres ville.Tout le reste, c'est de la foutaise...»
Le reste, justement , le Premier ministre s'est chargé de l'expliquer. Vingt minutes avant de s'exprimer en public, il avait déjà lâché aux journalistes : «85% des Français veulent défendre les centres-villes. Mais combien y font leurs courses ?» A la tribune, il ne va pas jusqu'à mettre le client dans le rôle du coupable mais décrit la situation comme une sorte de fatalité. «Pour faire revenir les habitants dans les centres-villes, il faut rendre la ville plus confortable [...] et en un mot plus belle, avec des espaces verts, des lieux culturels, des commerces de bouche...» D'où le déblocage de fonds pour aider l'Action Logement et l'Agence nationale de l'habitat à rénover ces centres anciens. Sur les grandes surfaces de périphérie, «il faut parfois savoir faire une pause dans les implantations». Pas de moratoire, pas de contrainte.
De toute façon, ce n'était pas la note du jour. Le pacifique Premier ministre Edouard Philippe a confié dans un petit aparté avec la presse que même s'il y avait des «désaccords» sur les efforts que les collectivités doivent fournir, dans l'ensemble, «ça avance». Les régions, qui avaient claqué la porte de la première conférence, sont de retour. Les maires un peu moins. Suite à une vive querelle avec les deux dirigeants de l'Association des maires de France, François Baroin et André Laignel, c'est une «observatrice» qui a été envoyée. «Elle a fait de très longues observations...», a remarqué le chef du gouvernement.