En guise de conclusion, il est écrit : «Relativement au candidat de référence présumé d'origine française, Sébastien Petit, le candidat maghrébin Mohamed Chettouh a 26,7 % de chances en moins de voir ses démarches d'accès au logement aboutir.» Cette étude du CNRS, publiée vendredi, avait pour objectif principal de mesurer l'ensemble des discriminations dans l'accès au logement du parc privé en France métropolitaine. Après six mois de «testing», les quatre professeurs d'université chargés de l'enquête ont rendu compte «d'importantes discriminations selon l'origine du candidat [signalé par son nom et/ou son prénom] sans mettre en évidence de discriminations en raison de l'âge du loueur ou de son lieu de résidence».
Pour aboutir à ces résultats, les membres du laboratoire Travail, emploi et politiques publiques du CNRS se sont fait passer pour 8 faux candidats postulant aux petites annonces de particuliers ou agences immobilières pour la location d’un F2, dans 50 villes cibles : Sébastien Petit (le profil référent et neutre de 41 ans), Frédéric Rousseau (41 ans, habitant d’un logement social), Kévin Durand (22 ans), Mohamed Chettouh (41 ans), Mounir Mehdaoui (fonctionnaire de 41 ans), Karim Benchargui (41 ans, résident dans un logement social), Nordine M’Barek (22 ans) et Désiré Sambou (41 ans).
Au total, 5 008 annonces ont été testées, soit 25 040 messages personnalisés de demandes d’information pour une visite. Les résultats sont sans équivoque : le profil neutre Sébastien Petit a reçu 698 réponses positives tandis que Mohamed Chettouh n’en obtenait que 507. Soit 26,7 % de chances en moins. Et 32,5 % en moins pour Désiré Sambou, le plus discriminé. Un phénomène plus ou moins amplifié selon l’acteur immobilier, les particuliers étant plus discriminants que les agences.